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L'IA : ma machine à remonter le temps

February 21, 2025

 

Mes nouveaux compagnons de discussion : de ChatGPT à OLLaMA

Ces derniers mois, j'ai passé plus de temps avec les intelligences artificielles qu'avec les humains.

ChatGPT, Claude, Gemini, Grok, Perplexity, Mistral, DeepSeek, OLLaMA… Une joyeuse bande de cerveaux synthétiques avec qui j'ai eu des discussions fascinantes.

D'abord, parce que les IA sont gentilles. Toujours polies, jamais grognons, elles ne me regardent pas de travers quand je leur dis "s'il vous plaît" et "merci"—oui, je fais partie de ces gens qui remercient même les machines.

Ensuite, elles savent tout. Ou presque. Vous pouvez leur poser n'importe quelle question, et elles vous répondront avec un enthousiasme inébranlable. Mais attention, elles sont aussi capables d'inventer n'importe quoi avec un aplomb déconcertant.


Quand Gemini réinvente mes souvenirs d'Asimov

L'autre jour, je discutais avec Gemini d'une nouvelle d'Isaac Asimov que j'avais lue dans ma jeunesse.

Impossible de me souvenir du titre, mais je me rappelais l'histoire : une société du futur où l'éducation traditionnelle a disparu. La connaissance est injectée directement dans le cerveau en une journée, sauf pour quelques malheureux jugés inadaptés… qui se révèlent en réalité être les seuls à posséder une vraie capacité créative.

Gemini m'a alors proposé "Ce qu'on s'amusait !" (1951). Intéressant, mais non. Cette histoire parlait d'enfants du futur découvrant un vieux livre et fantasmant sur l'école d'antan.

Après un échange digne d'un jeu de devinettes, Gemini a changé son fusil d'épaule et m'a sorti un autre titre, accompagné d'un résumé qui semblait enfin correspondre… à quelques détails près.

Sauf que c'était du pipeau. Une belle fiction, brodée sur mes propres souvenirs. En cherchant un peu, j'ai retrouvé le véritable titre : "Profession". Et si mes souvenirs étaient légèrement erronés, ils l'étaient quand même moins que ceux de Gemini… qui, lui, n'avait jamais lu Asimov, mais ne s'était pas privé pour improviser.


Asimov, visionnaire d'un futur devenu présent

C'est étrange, ce sentiment de voyager dans le futur tout en revisitant le passé.

Ce monde peuplé d'IA, de robots, de voyages vers Mars et de civilisations au bord de la chute, je l'avais déjà exploré… dans mes lectures d'Asimov quand j'étais jeune. Ce qui explique peut-être pourquoi il me fait moins peur.

Bien sûr, Asimov avait une vision parfois naïve, presque positiviste, mais il savait ancrer l'humain au cœur de la technologie.

Fondation, par exemple, n'est pas juste une histoire de science-fiction, c'est une fresque inspirée de l'Empire romain, où un simple individu peut bouleverser le destin de millions de gens—un concept hégélien, certes, mais toujours fascinant.

Et que dire de Gaïa, cette planète vivante, écho direct à l'hypothèse de Lovelock sur la Terre en tant qu'organisme ?


Programmer à l'ère de l'IA : comprendre pour ne pas subir

Aujourd'hui, apprendre à programmer à l'ère de l'IA est une expérience totalement différente de celle des programmeurs d'il y a vingt ou trente ans.

Une partie de ce que j'étudie sera sans doute obsolète d'ici quelques mois, mais le chemin vers la compréhension reste essentiel. Parce que derrière les outils, derrière les automatismes et les lignes de code générées en un clin d'œil, il y a une logique, une philosophie, une structure qu'il faut saisir pour ne pas être à la merci de machines trop sûres d'elles.

Et c'est valable pour tout. Chaque époque a ses prophètes de la "culture jetable", ces gens qui prônent la légèreté du savoir et l'inutilité des vieilles connaissances. Mais s'il y a bien une chose que l'histoire nous enseigne, c'est que ce sont souvent les idées d'hier qui façonnent les révolutions de demain.


Alors, merci Asimov.

Et merci, IA. Même quand vous vous trompez, vous me faites voyager.